Quand un membre d’une famille meurt, il y a un processus en réponse à cette perte. Ce processus se produit parce que la famille a besoin de retrouver un nouvel équilibre. La plupart du temps, les familles ne se rendent même pas compte de ce cheminement, mais une famille est plus que la somme de ses membres, et ne reflète pas seulement les individus qui la composent.
Un choc pour chaque membre
Tout ce qui touche à une famille a une incidence sur chacun de ses membres. Quand un membre de la famille meurt, un vide est laissé et un changement s’opère dans l’équilibre de la famille . Un membre a été retiré et l’ensemble du système familial est en déséquilibre. Par petites touches, petit à petit, les rôles seront redistribués et l’influence de chacun sera modifiée, jusqu’à ce que la famille retouve une certaine stabilité.
Ce moment délicat peut parfois mener à des situations difficiles. Par exemple, à la mort du père, le rôle du protecteur, de la personne responsable, peut être donné à une personne qui n’est pas prête, ou qui ne veut pas de ce rôle, le fils aîné par exemple. Parce qu’il est trop jeune, parce qu’il songeait à prendre son indépendance, il peut se sentir pris au piège ou désemparé. Alors le nouvel équilibre de la famille ne sera que précaire.
La famille en deuil, un équilibre précaire
Un petit garçon ne deviendra pas en un clin d’oeil « l’homme » de la famille, une mère active ne pourra pas être constamment à la maison avec les enfants. La réaffectation des rôles et tâches de chacun doit se faire de la manière la moins douloureuse possible. Des situations parfois difficiles émergent. Plusieurs personnes en deuil dans le foyer doivent faire des compromis alors qu’elles sont toutes attachées à leur douleur.
Le nouvel équilibre doit se trouver aussi dans la vie de tous les jours. Faut-il organiser la fête habituelle pour Noël ? Si l’un des membres de la famille ne veut plus des photos du défunt sur les murs, faut-il le suivre dans ce choix ? Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses à ces situations, mais les compromis doivent être de mise. Savoir se mettre à la place de l’autre, continuer à communiquer de manière ouverte et honnête, sont les meilleurs moyens d’assurer la pérennité de la famille.
Image: Flickr Creative Commons/born1945