Loin d’être réservé aux personnes âgées, l’écriture d’un testament est un acte essentiel si l’on ne souhaite pas suivre les règles légales pour disposer de sa succession. Normalement, en France, si le disparu laisse des enfants et un conjoint, ce dernier doit choisir entre hériter de l’usufruit de la totalité de la succession ou de la pleine propriété du quart de la succession, les descendants recevant le reste. Dans un couple sans enfant, si les deux parents du défunt sont eux aussi décédés, le conjoint reçoit l’intégralité. Evidemment, il existe bien d’autres situations, notamment dans le cas de familles recomposées, et le calcul peut être compliqué. Laisser un testament ne permet pas de déroger entièrement à ces règles, car certains héritiers, comme les enfants et le conjoint survivant, ne peuvent en être exclus. En revanche, il est possible de disposer d’une partie de sa succession à sa guise, et de donner biens et argent à qui on veut, ami, filleul, ou association, ou encore avantager un enfant par rapport à un autre.
Faire connaitre ses dernières volontés
Dans un testament, tout n’est pas que question d’argent. C’est également par ce document que l’on donne des indications importantes pour l’organisation des funérailles et l’avenir de ses enfants. Tout d’abord, on peut y désigner la personne qui exécutera ses dernières volontés, ainsi qu’un ou plusieurs exécuteurs testamentaires. On y donne aussi, si l’on veut, des consignes sur le sort de son corps, en disant que l’on souhaite donner ses organes ou son corps à la science, être incinéré ou enterré. De la même façon, l’organisation des funérailles peut être déterminée par un testament. Enfin, si on a des enfants mineurs, on peut désigner un tuteur qui s’occupera d’eux.
Opter pour la simplicité avec le testament olographe
Il y a plusieurs façons de faire un testament ; la plus simple et la moins coûteuse est de le rédiger soi-même, sans l’aide d’un notaire : c’est le testament olographe. Il faut toutefois respecter un certain nombre de règles pour que le testament ne puisse être contesté. Tout d’abord, il doit être écrit à la main dans son intégralité par la personne qui y liste ses dernières volontés : pas question d’utiliser une machine à écrire ou un ordinateur ou de faire un testament vidéo. Ensuite, il doit être signé et porter la date du jour, du mois et de l’année. En ce qui concerne le support du testament, il n’y a pas de règle : il peut être écrit sur le dos d’une vieille facture ou sur une carte postale, mais il est préférable d’être prudent et utiliser du papier de bonne qualité pour que le texte soit le plus lisible possible.
Le testament authentique, ou la sécurité
Pour éviter tout litige entre les légataires, mieux vaut avoir recours au testament authentique, que l’on dicte à deux notaires, ou à un seul en présence de deux témoins qui signent le document. Le testament sera ensuite inscrit au Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés, et sera conservé dans l’étude du notaire. Notez qu’il existe aussi un testament dit « mystique », que l’on remet au notaire dans une enveloppe fermée, et qui est peu utilisé car complexe. Enfin, méfiez-vous des sites internet qui proposent la rédaction de testaments : leurs prix sont certes séduisants, mais ils ne vous dispensent pas de recopier le document à la main et de le faire enregistrer au FCDDV.
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